Offices agricoles
Une réforme qui préfigure la politique agricole de demain
Du jamais vu ! A l’appel des syndicats, plusieurs centaines d’agents des offices agricoles ont manifesté le 10 juin dans les rues de Paris, jusque sous les fenêtres de Nicolas Sarkozy à Bercy. Motif du mécontentement : le sentiment, pour le personnel de la dizaine d’établissements publics concernés, d’être tenu à l’écart de la réforme préparée par les ministères de l’Agriculture et des Finances, et dont les grands axes devraient être annoncés d’ici la fin de l’été par Hervé Gaymard. Ce qui, à première vue, pourrait apparaître comme une banale restructuration administrative est en réalité une petite révolution. La réforme des offices préfigure en effet, par bien des aspects, le paysage agricole de demain avec ses exercices de « rationnalisation » budgétaires tous azimuts et ses aides découplées. Si le scénario pressenti se réalise, les offices doivent en effet s’attendre à être regroupés en trois pôles principaux (grandes cultures/élevage/productions spécialisées) et être basés en Seine-Saint-Denis. Une modification de périmètre qui devrait être accompagnée de la création d’un organisme payeur unique pour les aides directes européennes. Deux évolutions que les filières de production agricoles ont tout intérêt à observer avec attention. Celles-ci peuvent, de fait, ne pas sortir complétement indemnes de la restructuration en cours : qui peut garantir que la filière porcine parviendra à conserver son poids actuel au sein d’un futur pôle « élevage » réunissant à la fois l’Office des viandes (Ofival) et celui du lait (Onilait) ? L’exemple vaut pour tous les secteurs de production. Premiers éléments de réponse d’ici peu.
Dix établissements publics sur un toit brûlant... Les offices agricoles sont en ébullition à quelques semaines de l’annonce, par le gouvernement, du plan de restructuration qui doit les toucher.