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Une transparence qui ne légitimise pas la Pac
Plus de 25 ans après l’institution des aides suite à la réforme de la Pac de 1992, la transparence est faite sur le montant et les bénéficiaires des subventions du premier pilier de cette politique souvent décriée. Le site internet du ministère de l’Agriculture (telepac) qui rend l’information accessible depuis le 30 avril suscite bien des commentaires des premiers visés, les agriculteurs eux-mêmes. Leur problème majeur toute tendance syndicale confondue est l’aspect parcellaire de la base de données pour le béotien. Sans mode d’emploi, les syndicalistes craignent que cette transparence qui frise quelquefois le voyeurisme finisse par les desservir en ne légitimant pas une politique qui en a pourtant bien besoin.
«Je l’avais dit à l’époque, en 1992, que l’on allait retrouver nos chèques (de la Pac : ndlr) dans le Canard enchaîné ! », se souvient François Lucas, le président de la Coordination rurale. Il avait eu raison trop tôt. C’est plus de 25 ans plus tard que son intuition est devenue réalité. Ainsi le site internet « telepac » lancé le 30 avril vous apprendra que le Gaec de Mailleberchie à Voulgezac en Charente touche 91 000 euros d’aides du premier pilier. Et seule une connaissance approfondie du microcosme agricole vous révélera que François Lucas est lié à ce Gaec !