Biocarburants avancés : la filière bois française est en avance
Ce n’est pas le secteur agricole, mais la filière bois qui devrait construire la première usine française de biocarburants avancés, aussi appelés de seconde génération (2G). Elle pourrait être suivie dans l’Hexagone par la filière bois-biomasse de l’énergéticien allemand Hy2ge. Côté agricole, deux grands programmes de recherche avaient été lancés en France il y a une dizaine d’années, qui sont aujourd’hui achevés : BioTfuel (initié par la filière oléagineuse) et Futurol (filières sucrière et céréalière). Ils sont maintenant appelés à être industrialisés. Mais rien n’est acquis dans ce domaine nouveau, car l’extraction de matière lignocellulosique (paille, miscanthus, bois…) en cellulose pose encore de vrais soucis technologiques, et in fine, économiques. Pour l’heure, une première unité va se construire sous licence Futurol, non pas en France, mais en Croatie. Les deux technologies françaises ont une spécificité : traiter une grande variété de produits, agricoles ou forestiers. Elles dessinent une nouvelle relation entre forêt et agriculture, qui n’est plus seulement foncière mais aussi agro-industrielle.
Le secteur agricole français aurait pu s’attendre à lancer lui-même les premières usines de biocarburant de seconde génération dans l’Hexagone. En effet, c’est sous sa houlette qu’ont été menés deux grands projets agricoles français dédiés aux biocarburants avancés : BioTfuel et Futurol. Lancé en 2008 par les coopératives céréalières et betteravières champenoises, le programme Futurol s’est achevé en 2018. Et c’est la filière oléagineuse française qui a lancé le programme BioTfuel en 2010, qui s’est achevé fin 2021.