Ces éleveurs qui délèguent 100 % de leurs cultures
Face au manque de main-d’œuvre, de plus en plus d’éleveurs confient l’intégralité de leurs cultures à un ou des prestataires extérieurs. Une décision qui vise à se recentrer sur leur cœur de métier et leur gagne-pain : les animaux. Deux évènements y conduisent bien souvent : les départs à la retraite non renouvelés (accrus par la disparition de l’agriculture de couple) et les agrandissements. La situation n’est pas toujours subie et relève de plus en plus d’un choix stratégique, qui recouvre le temps de travail, l’expertise et le capital. Le phénomène concerne surtout le grand Ouest, et en premier lieu les producteurs de porcs : parmi eux, plus d’un éleveur d’un dix externalise totalement ses cultures. Face aux éleveurs, ETA et Cuma – et quelques coopératives en embuscade – opèrent une « montée en gamme » pour répondre à cette demande croissante.
Exit les tracteurs à l’abri sous le hangar ou le déchaumeur qui patiente posé à même le sol. Dans son exploitation porcine du nord de Rennes, Gilles (1) ne possède pour seul matériel qu’un chariot télescopique. Comme lui, de nombreux éleveurs n’hésitent plus à déléguer entièrement la gestion de leurs cultures à un prestataire extérieur – ETA, Cuma ou encore un autre agriculteur. Par manque de temps, de main-d’œuvre, de moyens, mais aussi, de plus en plus souvent, par choix.