Économie sucrière
Comment le prix du baril a relancé le marché du sucre
L’Europe va-t-elle durablement renoncer à être présente sur le marché mondial du sucre – avec ou sans subvention à l’exportation ? Telle est la question posée avec inquiétude par bon nombre de professionnels français alors même que l’économie sucrière mondiale est en plein sursaut… à cause du prix du pétrole. La flambée du baril contribue en effet à relancer l’intérêt pour le bioéthanol. Les Brésiliens, premiers producteurs et exportateurs mondiaux de ce biocarburant y consacrent une part croissante de leurs cannes à sucre. D’où une relative restriction de l’offre de sucre sur le marché mondial par rapport à une demande qui continue de croître. L’économie sucrière de l’UE peut avoir un bel avenir devant elle… à condition qu’elle ne soit pas bridée.
L’ouragan Katrina a aidé à une prise de conscience du monde sucrier. La vive flambée des cours du sucre qui a suivi cette catastrophe, fin août-début septembre, fut un événement inédit. Sur le marché de Londres, qui fait référence en la matière, le cours passait de 287 dollars la tonne le 24 août à 311 dollars le 31 août et 314 dollars le 7 septembre. Il se stabilisait ensuite aux alentours de 310 dollars.
Quel est le lien entre le sucre et Katrina ? Pas seulement le fait que l’ouragan a endommagé quelques champs de cannes de Louisiane.