Bilan
Comment Michel Barnier a marqué la politique agricole
L’agriculture hissée au rang de sujet de société, un ministère littéralement « sauvé » alors que sa disparition était annoncée, des productions qui retrouvent un soutien politique, une dimension environnementale introduite dans l’agriculture… voilà les différentes facettes de ce qui restera de l’action de Michel Barnier en tant que ministre de l’Agriculture. À la veille de son départ pour une courte mais difficile campagne électorale européenne, il présentait, au conseil des ministres du 22 avril, son plan « Objectif Terres 2020 » pour l’agriculture durable. Une manière de présenter la synthèse d’une action plutôt appréciée de la plupart des acteurs professionnels de l’agriculture. Tous s’interrogent aujourd’hui sur l’identité de son successeur : l’afflux de candidats paraît comme un coup de chapeau à une action politique qui n’a pourtant pas toujours été un long fleuve tranquille.
Dans l’antichambre du bureau de Michel Barnier, hôtel de Villeroy à Paris, les portraits des anciens ministres de l’Agriculture ont disparu. Ils sont relégués en étage, laissant place à de superbes photos d’agriculture écologique et bucolique. Est-ce pour signifier qu’aucun titulaire de ce portefeuille ne compte avant son arrivée rue de Varenne ? Non, sans doute pas, Michel Barnier n’est pas vaniteux. Mais plutôt pour indiquer au visiteur qu’une page est tournée.