Diagnostic des sols : la guerre des indicateurs
Annoncée pour «au plus tard en 2026», l’idée de développer le diagnostic des sols figure bien dans le projet de loi d’orientation agricole (LOA), sans que l’on sache encore très bien comment. Sera-t-il rendu obligatoire, conditionnera-t-il l’octroi d’aides ? Que veut-on précisément mesurer ? La question doit être discutée au Parlement d’ici à l’été. Ce n’est pas la première tentative. Une PPL (proposition de loi) « sols vivants », imposant entre autres un diagnostic décennal, a échoué le 15 février au Sénat. Ces initiatives politiques interviennent alors que la fréquence des analyses stagne, voire recule dans les champs, mais que les offres de diagnostic des sols se diversifient, avec de nouveaux indicateurs, de nouvelles méthodes. L’analyse biologique se développe notamment, beaucoup plus chère que l’analyse physico-chimique, pour fournir un état de la vie des sols. Afin de diminuer ces coûts, certains opérateurs se passent d’échantillons à la ferme, ont recours à des modèles prédictifs, en utilisant l’intelligence artificielle. La fiabilité est-elle toujours au rendez-vous ? Des scientifiques en doutent. Les parlementaires ont l’occasion de trancher.
L’idée a finalement résisté au vent de « simplification » qui souffle sur le ministère de l’Agriculture depuis quelques semaines. Tel qu’il a été envoyé au Conseil d’État, le projet de loi d’orientation agricole (LOA) prévoit bien de créer un diagnostic d’exploitations, dont un « module d’évaluation des principaux déterminants de la qualité et de la santé des sols ». L’horizon fixé par le gouvernement : 2026. La méthode, elle, reste encore très nébuleuse. Le diagnostic sera-t-il rendu obligatoire, conditionnera-t-il l’octroi de certaines aides ?