Prairies, Cive, coproduits: jusqu’où ira la méthanisation
Nouvelle incarnation de la concurrence sur les ressources agricoles, la méthanisation fait beaucoup parler d’elle dans les campagnes. Et c’est en partie dû à un manque de données. Seules trois études régionales ont été produites récemment, qui dessinent une filière de petite taille au regard de la surface agricole occupée : les cultures principales dédiées au biogaz (ex. maïs ensilage) pèsent entre 0,03 et 0,16 % de la surface agricole utile (SAU) selon les régions. Mais la controverse autour du biogaz se nourrit aussi de réelles tensions locales, contre lesquelles sont proposés plusieurs types de politiques publiques (plafonnement, autorisation professionnelle, observatoire). Pour l’heure, difficile de prévoir jusqu’où ira la méthanisation. La filière prévoit de doubler de taille d’ici 2030, sans que l’on sache précisément avec quelles ressources. Au-delà des cultures principales, comme le maïs, dont le niveau est plafonné, et pourrait être révisé à la baisse, de nouvelles productions devraient intégrer les unités de biogaz dans les prochaines années : les cultures intermédiaires (Cive), en pleine effervescence et dont le développement fait consensus. Moins connu, la méthanisation vise aussi les prairies, dont l’usage fera peut-être débat.
C’est un regret partagé par la Confédération paysanne, l’institut de l’élevage et l’association des agriculteurs méthaniseurs : il n’existe pas d’étude nationale sur les ressources mobilisées par la méthanisation. Nul ne sait exactement à l’échelle nationale ce qui entre et sort de ces grandes bulles de béton et de plastique. Qui font tant parler d’elles.