Gaec : quand l’union bat de l’aile

Renforcés il y a dix ans par Stéphane Le Foll grâce à l'extension de leur principe de « transparence » aux aides Pac, les Gaec constituent le modèle type de l'agriculture collective, mais ils sont parfois le théâtre de mésententes aux conséquences tragiques. Désertion d’associé, dissolution qui coince… Le phénomène les concerne comme d’autres sociétés, mais ces Groupements agricoles d’exploitation en commun – qui rassemblent un agriculteur sur cinq, dont la moitié en production laitière – semblent les plus exposés. Associés et collègues au quotidien, les membres des Gaec mettent leurs relations à rude épreuve. Plusieurs sources de mésentente se distinguent, selon l’organisme Gaec & sociétés. La principale vient du défaut de communication entre associés. Deuxième cause de brouille, une divergence stratégique. Enfin, il y a le mauvais fonctionnement de la société. Les conséquences peuvent être lourdes sur le plan humain et financier. Pour ne pas en arriver là, un « droit à l’essai » est prévu dans la LOA votée le 20 février au Parlement.
« Les mésententes se multiplient au sein des Gaec. » S’exprimant au Sénat le 11 février, Annie Genevard s’est dite « frappée » par l’ampleur du phénomène. Des « conflits très complexes » ont lieu notamment au sein de ces groupements agricoles d’exploitation en commun, a souligné la ministre pendant l’examen de la loi d’orientation (LOA). « Parfois interminables », ces discordes « font courir de grands risques aux exploitations et déstabilisent les associés ».