Réforme de l’OCM viticole
La Commission contestée par les producteurs d’AOC italiens et français
Deux conceptions radicalement différentes de la culture du vin séparent les producteurs de vins à appellation d’origine et la Commission européenne qui, selon ces viticulteurs, a présenté un projet de réforme emprunt d’un libéralisme abrupt inspiré avant tout par des considérations comptables sans réelles prises en compte de toutes les facettes de leur secteur. Mettant en avant la spécificité et la qualité de leurs produits, élaborés selon un cahier des charges contraignant, les fédérations françaises et italiennes veulent mobiliser les autres producteurs de vins à appellation d’origine pour défendre, voire consolider, leur modèle. Le combat s’annonce ardu contre Mariann Fischer Boel, la commissaire à l’agriculture, qui entend ramener rapidement l’équilibre entre l’offre et la demande, en privilégiant le développement d’une viticulture ne faisant plus du vin un produit de terroir élevé et récolté selon des méthodes traditionnelles.
Réunis le 13 octobre en Toscane, les producteurs italiens (Federdoc) et français (Cnaoc) de vins à appellations d’origine ont décidé de lancer une plate-forme capable de défendre la spécificité de leurs vins. Au cours d’une conférence de presse, les présidents de la Federdoc, l’Italien Riccardo Ricci Curbastro, et de la Cnaoc, le Français Christian Paly, ont souhaité être rejoints par les producteurs de vins d’appellation des autres États membres, en particulier espagnols et portugais.