La cosmétique, tête de pont du biosourcé
La cosmétique est déjà l’un des grands secteurs industriels qui recourent le plus aux ingrédients biosourcés: à hauteur de 44 % en Europe. Et il pourrait être le premier à sortir complètement du pétro-sourcé. Le groupe français L’Oréal, numéro un mondial de la cosmétique, a annoncé en début d’année un objectif de 95 % d’ingrédients issus de sources végétales, de minéraux abondants ou de l’économie circulaire en 2030. D’autres initiatives se multiplient en France, ainsi celles de Global bioénergies, qui a lancé, le 4 mai, une marque de maquillage 100 % biosourcée. L’impact sur la Ferme France reste a priori limité, car la chimie et les matériaux (hors alimentaire et biocarburants) comptent pour une portion congrue des débouchés agricoles : environ 1,6 million de tonnes de ressources végétales mobilisées, représentant 1,2 % de la SAU en 2012. Mais ils pèsent déjà lourd dans certaines filières, figurant par exemple pour 15 % des tonnages des grands industriels de la biomasse (amidon, saccharose, huiles…). La dynamique du biosourcé en cosmétique est d’autant moins anecdotique que, selon les professionnels, ce secteur peut devenir une véritable tête de pont pour des activités connexes (colles, lubrifiants…) par effet d’échelle ou d’avancée technologie.
C’est une annonce qui devrait rester dans les annales. Leader mondial de la cosmétique, L’Oréal a révélé début mars son objectif : « 95 % de ses ingrédients issus de sources végétales, de minéraux abondants ou de procédés circulaires à l’horizon 2030 » (en volume). Autrement dit, dans moins de dix ans, presque aucun de ses produits de beauté ou d’hygiène ne sera pétro-sourcés.