La cynégéculture, aux frontières de l’élevage

Comme leurs collègues éleveurs de porcs ou de volailles, les producteurs de gibier pour la chasse – ou cynégéculteurs – sont désormais dans le viseur des associations animalistes. Au-delà des conditions d’élevage, c’est le sens même de cette activité qui est questionné. Comment élever des animaux en tentant de conserver leur caractère sauvage ? Le débat se cristallise notamment sur le repeuplement : les quelque 18 millions de faisans et perdrix produits chaque année sont destinés à être lâchés dans la nature, mais bien peu survivent. Cette phase de « remise en nature » est aussi celle qui comporte le plus de risques sanitaires et environnementaux. Autant de raisons qui font que Loïc Dombreval, président du groupe d’études sur la condition animale à l’Assemblée nationale, n’est « pas favorable » à l’élevage de gibier. Mais pour l’heure, les milieux politiques ne sont pas véritablement saisis de cette question.
En publiant, fin septembre, une vidéo sur le plus important élevage français de gibier, L214 a braqué son projecteur sur une filière méconnue : la cynégéculture. Des élevages qui, comme les autres, sont désormais soumis aux injonctions sur le bien-être animal. « Nous répondons à une double exigence, celle du monde de la chasse – nos clients –, et celle de l’appréciation sociétale de notre métier », acquiesce Jean-Christophe Chastang, le président du SNPGC (Syndicat des producteurs de gibier de chasse).