Matières premières végétales
La hausse des cours devrait persister
Pourquoi les prix des matières premières végétales se sont enflammés à un tel niveau depuis le début de cette campagne commerciale 2003/2004 ? La sécheresse de l’été dernier est-elle la seule explication ? Loin s’en faut. La hausse des cours en France et en Europe pour des raisons climatiques a été accentuée par des «fondamentaux» au niveau mondial. En céréales, les stocks mondiaux sont en régression pour la quatrième année consécutive. En oléoprotéagineux, ce sont les Etats-Unis qui ont été responsables de la hausse des cours en raison de la chute de la récolte de soja en 2003. Mais la hausse des prix repose sur une tendance plus lourde : la demande en tourteaux et en huiles ne cesse de progresser dans le monde en raison de l’augmentation du niveau de vie de certains pays en voie de développement, notamment la Chine qui se met à acheter de tout et en masse. Tout cela ne fait pas le bonheur des fabricants d’aliments du bétail qui ne savent pas comment ils vont finir la campagne. Une campagne 2003/2004 qui est décidément bien atypique. Pourtant, une menace gronde : le Brésil risque d’inonder le marché du soja en augmentant ses surfaces dans des proportions considérables.
L’écart se creuse entre production et consommation de céréales au niveau mondial depuis quatre ans. Les stocks céréaliers mondiaux sont en forte baisse, et vont s’établir à la fin de la campagne de commercialisation 2003/2004 à 260 millions de tonnes (Mt) contre 397 Mt il y a quatre ans (-53%). Pour le blé, les stocks mondiaux se sont réduits de 56 % pour atteindre 129 Mt selon les dernières estimations du CIC (office international des céréales). Sans aucun doute, c’est le principal élément qui a orienté les cours mondiaux à la hausse pour ce début de campagne.