« La terre », une longue controverse
À sa sortie en 1887, La terre affrontera un violent procès en caricature, pour son portrait psychologique peu amène de la paysannerie. D’abord issue du milieu littéraire, la critique sera par la suite étayée par les historiens, dont Emmanuel Leroy-Ladurie, récemment disparu et auteur d’une préface impitoyable dans les années quatre-vingt. L’analyse des carnets et correspondances, par Guy Robert dans les années cinquante, montre en effet que le romancier n’avait pas rencontré ces petits paysans dont il avait pourtant fait le centre du roman.
« Les Géorgiques de la crapule. » C’est avec cette formule cruelle que le grand critique et écrivain français Anatole France accueille en 1887 la parution de La Terre, quinzième volume de la série des Rougon-Macquart. « Que M. Émile Zola ait eu jadis, je ne dis pas un grand talent, mais un gros talent, il se peut. Qu’il lui en reste encore quelques lambeaux, cela est croyable », écrit-il à l’été 1887 dans la presse littéraire.