L’agriculture littorale face à la montée des eaux
D’ici 75 ans, plusieurs dizaines, voire centaines de milliers d’hectares agricoles sont menacés en France par la montée des eaux, par submersion marine ou remontée du biseau salé. En 2019, la tempête Xynthia a donné un aperçu des drames qui pourraient se multiplier à l’avenir : 32 000 ha submergés et 71,5 millions d’euros de perte. Face à une menace difficile à endiguer, le Conservatoire du littoral tente de nouvelles stratégies dites de « mobilité côtière », plus ou moins bien acceptées par les professionnels.
Au pied du cap Gris-Nez dans le Boulonnais (Pas-de-Calais), le Gaec Boulet est en sursis. Leur dernier rempart : des dunes. « Les bâtiments d’élevage et la laiterie sont situés à 300 mètres de la plage et le cordon dunaire se réduit à peau de chagrin », constate Romain Boulet, l’un des associés. Lorsqu’une brèche se créera dans ces dunes, 50 hectares de prairies, dont une vingtaine appartenant à l’exploitation, seront régulièrement submergés, y rendant le pâturage des vaches impossible. Cette situation était encore inimaginable il y a cinq ans.