Réforme du régime du sucre
Le commerce triangulaire au cœur du débat
« Nous allons veiller à ce que le système des swaps ne soit pas utilisé à mauvais escient», s’est contentée d’affirmer le 28 juin Mariann Fischer Boel, la commissaire à l’agriculture, sans rassurer les professionnels du secteur du sucre qui estiment que ces opérations artificielles de commerce triangulaire sont à même de torpiller l’organisation commune de marché dont la Commission européenne propose une réforme drastique (1). Ce risque est également souligné dans des déclarations de plusieurs États membres inscrites au procès-verbal du Conseil des ministres de l’UE du 27 juin qui a adopté un règlement sur l’application du système de préférences généralisées pour les importations en provenance des pays en développement sur la période du 1er janvier 2006 au 31 décembre 2008. Celui-ci maintient inchangé le régime Tout sauf les armes, qui prévoit l’accès à droit nul pour les produits exportés par les pays les moins avancés, notamment pour le sucre à partir de 2009.
Intervenant le 28 juin à Bruxelles lors d’une conférence organisée par les organisations des fabricants de sucre (CEFS), des syndicats (EFFAT) et des betteraviers (Cibe) de l’UE, Mme Fischer Boel a insisté sur les motivations externes de la proposition de réforme de l’OCM sucre : le jugement de l’OMC obligeant l’UE à réduire ses exportations de 4,6 millions de tonnes et les « millions de tonnes de sucre » qui « pourraient commencer à nous arriver des pays les moins avancés (PMA) à partir de 2009 dans le cadre de l’accord Tout sauf les armes (TSA) ».