Gouvernement Barnier : les cinq défis d’Annie Genevard
Michel Barnier a nommé une seule ministre de l’Agriculture – et non plus deux – en la personne d’Annie Genevard, députée du Doubs et leader national du parti LR. Si Annie Genevard apporte son poids politique, elle découvre la plupart des dossiers de son ministère, et devra exister face à un Premier ministre ayant l’expérience du secteur et contraint budgétairement. D’ici juillet 2025, et la possibilité réouverte d’une dissolution, cinq défis l’attendent. Avec une enveloppe incertaine, elle aura d’abord à éteindre plusieurs feux : ceux qui avaient pris de l’ampleur cet été (crises sanitaires en ovins et bovins, crises conjoncturelles en céréales et vignes), et la toute récente annonce de Lactalis de diminuer sa collecte en France. Il faudra ensuite trouver une majorité pour parachever la LOA, selon une stratégie encore inconnue. Doivent aussi être négociées la révision 2025 de la déclinaison française de la Pac, avec le dossier très épineux des éco-régimes, et la Stratégie nationale nutrition climat (Snanc), qui stresse les filières animales. À Bruxelles, la prochaine Pac est encore loin – une première proposition de la Commission est attendue pour juin. D’ici là, Annie Genevard pourrait s’atteler à l’Egalim européen, prévu entre fin 2024 et printemps 2025.
Il n’y aura plus deux ministres de l’Agriculture, comme c’était le cas depuis cet hiver et les manifestations agricoles, mais bien une seule. Pour éviter que les barrages ne ressurgissent dans quelques mois sur les autoroutes, le Premier ministre Michel Barnier a choisi Annie Genevard, une députée LR de la ruralité. Dès sa passation de pouvoir, elle a tenté de rassurer le secteur, reste à savoir de quelles marges de manœuvre elle disposera, et de quelles qualités personnelles.