L’essor discret des « multi-structures »

Loin du modèle traditionnel, les exploitations multi-structures forment une tendance forte au sein de la Ferme France. Mais à quel point ? 10 % des exploitants exercent aujourd’hui leur activité dans plusieurs sociétés d’exploitation, selon la MSA. Mais la taille de ces agglomérats reste aujourd’hui inconnue des statistiques, ce qui jette le doute sur le recensement agricole. À l’instar de la délégation des travaux, l’essor de ces multi-structures s’inscrit dans « une complexification des structures d’exploitation », observe l’enseignante-chercheuse à l’Ensat Geneviève Nguyen. Trois grandes motivations les guident : la création de valeur par la diversification des activités (élevage, énergie, négoce) ; l’approche patrimoniale (préparation des héritages) ; et enfin les préoccupations financières et fiscales. Souvent confondues et sédimentées, ces stratégies aboutissent aujourd’hui à des montages ultra-sophistiqués, allant jusqu’aux holdings de holdings.
C’est un phénomène invisible aux yeux du simple promeneur champêtre, et mal cerné par le recensement agricole : de plus en plus d’exploitations agricoles basculent en « multi-structures ». Autrement dit : les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à se retrouver à la tête de plusieurs sociétés d’exploitation, et non plus d’une seule.