Porc espagnol : la fin d'un cycle

Après une décennie de croissance insolente, qui l’a porté au sommet du marché européen, l’élevage porcin espagnol marque le pas depuis le début des années 2020. Une période est révolue de l’autre côté des Pyrénées, celle d’une expansion sans entraves ou presque. Depuis 2020, le royaume a lancé une mise aux normes des élevages, visant notamment la pollution de l’air, et décentralisé la politique de l’eau. Plusieurs régions, à qui ont été confiés les plans de gestion des bassins versants en 2022, ont interdit la construction de nouveaux élevages dits intensifs. L’Espagne a été condamnée par la Cour de justice européenne en 2024 pour non-respect des normes nitrates. Et à partir de cette année, les éleveurs devront respecter de nouvelles normes de bien-être animal. Le tout dans un contexte de raréfaction de l’eau et de contestations locales croissantes. Des difficultés qui ne font que renforcer l’intégration de l’élevage, qui est déjà la spécificité du porc espagnol.
Comme les Pays-Bas, l’Allemagne de l’Ouest ou la Bretagne avant elle, l’Espagne a connu sa décennie porcine, qui semble s’être achevée en 2021. Après des années d’une croissance insolente qui l’a portée au sommet du marché européen, dépassant l’Allemagne il y a quelques années, l’Espagne a vu sa production porcine régresser en 2022, puis 2023 – à un rythme d’ailleurs supérieur à la France, pourtant jugée moribonde.