Contractualisation à la française
Un contrat jugé peu protecteur pour les éleveurs
Le projet de décret relatif à la formalisation obligatoire de la relation contractuelle entre producteurs et acheteurs de lait a été accueilli fraîchement par les syndicalistes agricoles, qu’ils soient favorables ou non au principe de contractualisation. La Confédération paysanne n’hésite pas à qualifier ce texte « d’anti-paysan » qui ne « sauvera en rien les producteurs de lait ». La Coordination rurale parle de « piège tendu » aux éleveurs qui seront « ligotés à vie ». La FNPL, qui a toujours défendu la contractualisation pour peu qu’elle protège les producteurs, n’hésite pas à évoquer « le miroir aux alouettes » ou les illusions dangereuses que pourraient constituer ces futurs contrats. Pour les organisateurs, le danger réside dans l’absence de « filets de sécurité » pour les producteurs face à leurs collecteurs.
Le ministre de l’Agriculture qui défend depuis de nombreux mois le principe de la contractualisation entre les producteurs et leurs acheteurs pour « protéger » et « sécuriser le revenu des agriculteurs » a décidé d’accélérer le tempo. Bruno Le Maire est devenu un homme pressé. « D’ici janvier 2011, plus de 90 % des décrets de la LMAP (qui a été votée en juillet : ndlr) seront pris », a-t-il annoncé le 28 octobre devant les commissions des affaires économiques et des finances.