Mer Noire
Une récolte russe record qui révèle des faiblesses logistiques
La Russie enregistre cette année une récolte de céréales « digne de l’ère Krouchtchev », comme la qualifient certains. Une bonne nouvelle… qui pose problème. Cette moisson record met en lumière le manque d’investissements réalisés depuis des années dans le secteur agricole. Non seulement les débouchés intérieurs manquent, mais les infrastructures font défaut pour aborder sereinement le marché export. Ce sont les principaux éléments d’analyses mis en avant par les spécialistes invités par la Russian Grain Union, lors de la conférence internationale organisée le 9 septembre à Moscou. Les voisins de la Russie, l’Ukraine et le Kazakhstan, rencontrent des problèmes similaires. Ce qui fait de la zone mer Noire une concurrente redoutable de l’Europe sur les marchés internationaux : quelles que soient les difficultés matérielles qu’ils rencontreront, les trois pays auront plus que jamais un besoin vital d’exporter pour parvenir à écouler leurs récoltes et engranger des revenus satisfaisants.
«Nous avons déjà récolté plus de 90 Mt de grains », a indiqué Andrey Slepnev, secrétaire d’Etat à l’Agriculture, lors de la conférence internationale organisée par la Russian Grain Union (fédération russe des céréales), le 9 septembre à Moscou. « Compte tenu des bonnes conditions climatiques, nous récolterons au moins 95 Mt, un record depuis 10 ans ». Selon Ikar, institut russe réputé spécialisé dans les études sur les marchés agricoles, celle-ci doit même dépasser les 100 Mt.