Vétérinaires et éleveurs: les enjeux de la réforme
Le gouvernement se penche à nouveau sur le cas des vétérinaires ruraux. Le diagnostic est bien connu, mais perdure : le maillage territorial vétérinaire se délite. Les pouvoirs publics s'étaient déjà saisis de cette problématique. Aides à l’installation, stages tutorés, hausse du nombre de vétérinaires formés… Cependant, au-delà des freins humains à l’installation, c’est le manque d’attractivité économique, au regard des contraintes, qui pousse les vétérinaires à se désengager du soin aux animaux d’élevage. Pour endiguer le phénomène, le ministère de l’Agriculture s’apprête à réformer le dispositif du suivi sanitaire permanent (SSP) afin de renforcer la relation entre l’éleveur et son vétérinaire du quotidien, notamment en bovine. Comme en médecine humaine, l'éleveur devra choisir un « vétérinaire traitant ». Le ministre se dit aussi prêt à discuter du modèle de rémunération du vétérinaire dit « sanitaire » qui assure des missions de service public. Tandis que les organisations professionnelles des deux bords appellent éleveurs et vétérinaires à aller plus loin en contractualisant.
Qu’y a-t-il derrière le déclin des vétérinaires ruraux ? Trois grands maux : le déclin général de la démographie vétérinaire, la déprise de l’élevage dans certaines régions, et un modèle économique en désuétude. La médecine vétérinaire rurale est plus contraignante et généralement moins rémunératrice que l’exercice auprès des animaux de compagnie. De plus en plus de vétérinaires arrêtent leur activité auprès des animaux de rente, et les jeunes diplômés sont peu enclins à se lancer en rural.