Comprendre ce qu'est l'agriculture régénératrice
Dans le sillage de Danone, des industriels comme McCain, Nestlé, ou encore le fabricant de vêtements Patagonia, ont annoncé, ces derniers mois, leur engagement dans l’agriculture régénératrice. Fondé aux États-Unis dans les années 1980, ce concept visait initialement à renforcer plusieurs aspects du cahier des charges de l’agriculture biologique (préservation des sols, bien-être animal, durabilité sociale). Il essaimera finalement aussi en agriculture conventionnelle, et sera le plus souvent recentré sur des pratiques d'« amélioration du sol » en s’approchant du concept d’agriculture de conservation. Plusieurs définitions coexistent désormais à travers le monde, rattachées ou non à l’agriculture biologique. En France, ses promoteurs vantent justement la souplesse de l’agriculture régénérative, dont l’application peut même différer d’une filière à l’autre. Un flou qui suscite la méfiance des producteurs bio de la Fnab, plus proches de l’esprit des fondateurs américains.
« Il y a encore trois ans, personne ne parlait d’agriculture régénératrice en France », se souvient Anne Trombini, directrice de l’association Pour une agriculture du vivant (PADV), qui accompagne les entreprises dans cette démarche. Selon elle, c’est Emmanuel Faber, alors p.-d.g. de Danone, qui l’a introduit dans le landerneau, en prononçant le mot pour la première fois au Salon de l’agriculture en 2018, sans en définir les détails.