Chambres d'agriculture : scrutin de crise dans le Sud-Ouest
C’est un scrutin de crise qui s’annonce pour les chambres d’agriculture du Sud-Ouest. Un an après les manifestations qui ont éclaté dans cette région, sur fond de multiples crises économiques, la campagne électorale est aujourd’hui marquée par une autre crise : celle de la représentation professionnelle. Depuis plusieurs mois, le Sud-Ouest voit se multiplier les démarches a-syndicales nées des mobilisations. Ainsi, sous l’impulsion de Jérôme Bayle, la chambre de Haute-Garonne pourrait être dirigée par des élus n’appartenant à aucun syndicat. Sur le terrain, le moral est toujours au plus bas, et les points de tension se multiplient en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine. Se sachant menacée par la Coordination rurale, la FRSEA promet une intense campagne de terrain. D’ici au vote, qui se tiendra du 15 au 31 janvier, tous les syndicats retroussent leurs manches pour tenter de distancer leurs concurrents, mais aussi pour faire voter les indécis. Car, comme le résume le sociologue François Purseigle, « le risque numéro un de ce scrutin, c’est l’abstention».
La chambre d’agriculture de Haute-Garonne sera-t-elle présidée par un agriculteur non syndiqué ? Les vingt membres de la liste asyndicale des « Ultras de l’autoroute A64 » y croient. À l’initiative de la démarche – sans être lui-même candidat –, il y a Jérôme Bayle, figure médiatique du mouvement de colère de l’hiver 2023-2024. Le bouillonnant éleveur de Montesquieu-Volvestre revendique davantage de troupes que les syndicats établis, dans un département où « moins de 10 % des agriculteurs sont syndiqués », selon lui.