Eau : le méga-coût des métabolites
Les métabolites de pesticides et notamment le R471811 du fongicide chlorothalonil cristallisent les inquiétudes des services publics d’eau potable ces derniers mois. Entre fermetures de forages et dérogations temporaires aux limites de qualité, obtenir une eau conforme en bout de robinet est plus ardu que jamais. La molécule pourrait accélérer un tournant en cours dans la gestion des pesticides dans l’eau. Pour les gestionnaires de réseau interrogés par Agra, l’approche par la dilution ou la fermeture de forages atteint ses limites, et de nombreuses collectivités envisagent d’investir dans le traitement. Equiper l’ensemble des collectivités de charbons actifs coûterait 4 à 6 milliards d’euros avec d’importants coûts de gestion, 12 milliards d’euros pour la technique d’osmose inverse, qui laisserait les plus petites communes sur le bord du chemin. Face à cela, les élus poussent pour une solution préventive, protéger les aires d’alimentation de captages.
Dernière victime en date de la pollution au métabolite de chlorothalonil R471811, l’agglomération de La Rochelle en Charente-Maritime vient d’annoncer la fermeture temporaire de quinze forages de la plaine d’Aunis. Les concentrations du dérivé de fongicide mesurées durant l’été dépassent largement la limite de qualité de 0,1 microgramme par litre (0,1 µg/L) avec des taux entre 1,4 et 2,9 µg/L, juste au-dessous de la valeur sanitaire de 3 µg/L au-delà de laquelle l’eau est impropre à la consommation.