Grandes cultures et pesticides : « déverrouiller » le conventionnel
Réduire l’usage des pesticides en grandes cultures : des expériences pilotes telles que le dispositif « Dephy Ferme » montrent que c’est possible, sans compromettre la marge de l’exploitation, y compris en agriculture conventionnelle. A condition de moins rester rivé sur son rendement. Diversification des cultures, stratégies de faux semis, utilisation de variétés résistantes… Combinés, ces leviers permettent de réduire l’usage des pesticides, mais peinent à se démocratiser. La faute à des « verrouillages sociotechniques », aussi bien en amont qu’en aval des agriculteurs, pointe-t-on à l’Inrae de longue date. Pour lever ces freins, le gouvernement a décidé, dans sa version finale du plan Ecophyto 2030, « de ne pas se concentrer uniquement sur l’amont de la chaîne agricole ». Reste à savoir si l’enveloppe de 90 M€ mise en place sera suffisante.
Face à l’échec des précédents plans Ecophyto, le gouvernement en a présenté une nouvelle version début mai, qui maintient l’objectif de réduire de 50 % de l’utilisation des pesticides d’ici 2030, mais doit consacrer plusieurs changements de méthode. Parmi eux : « ne pas se concentrer uniquement sur l’amont de la chaîne agricole ». Pour ce faire, le gouvernement a mis sur la table un nouveau dispositif de « prise de risque amont-aval ». Les détails ne sont pas connus, mais un budget conséquent de 90 millions d’euros est prévu pour 2024.