Installation : où sont les femmes
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le métier d'agriculteur ne se féminise pas. La présence des femmes dans les fermes stagne depuis vingt ans, autour d'un quart des effectifs de chefs d'exploitation. Elles continuent de s'installer moins que les hommes, et plus tard, alors qu'elles représentent presque la moitié des étudiants de l'enseignement agricole. Comment expliquer cette déperdition ? On observe, concomitamment, deux phénomènes: un délitement de l'agriculture dite de couple, qui soutenait jusqu'ici la parité des effectifs ; et des barrières persistantes pour les jeunes candidates à l'installation, plus souvent indépendantes: image genrée du métier, machisme ambiant, discriminations. Pour combler ce fossé, aucune politique publique, à l'exception des mesures liées à la maternité. Mais les choses pourraient changer. L'Occitanie y réfléchit, et les syndicats minoritaires veulent mettre le sujet à l'ordre du jour de la loi d'orientation et d'avenir (LOA).
A regarder les chiffres de loin, on pourrait croire que le métier d'agriculteur se féminise à grand pas, et que la parité est en vue dans la Ferme France. Comme le soulignait l’an dernier une infographie du ministère de l’Agriculture, la part des femmes parmi les chefs d'exploitation n'était que de 8 % en 1970. Or elles sont aujourd'hui 26% selon les chiffres de la MSA de 2021. A en croire ces statistiques, la part des femmes agricultrices aurait triplé en un demi-siècle.