Enquête
La loi Egalim, un an après
Un an après sa publication le 1er novembre, la loi Agriculture et Alimentation (ou Egalim) n’est qu’en partie appliquée et l’ensemble de ses effets tardent encore à se faire sentir. C’est le cas de la première partie du texte, consacrée à la réforme des relations commerciales, et notamment de l’objectif de « construction des prix en marche avant ». La plupart des filières (à l’exception du miel par exemple) sont désormais dotées d’indicateurs de coût de production, même si quelques interprofessions (lait, vin) tardent à les publier formellement, par souci notamment de sécurité juridique. C’est le round de négociations commerciales entamé depuis octobre qui permettra de savoir, d’ici la fin de l’hiver, si les agriculteurs bénéficieront de la fin de la déflation amorcée en 2019 par la hausse du seuil de revente à perte (SRP) et l’encadrement des promotions. On sait déjà que les effets de la réforme dépendront du taux de contractualisation dans les filières, de leur exposition aux marchés mondiaux et de la bonne volonté des acteurs.
Didier Guillaume lui-même a bien du mal à assumer le bilan pour le revenu des agriculteurs de la loi Egalim, un texte porté par son prédécesseur Stéphane Travers, et qui fut promulgué deux semaines après sa nomination. « Le compte n’y est pas, déclare le ministre de l’Agriculture à l’envi. Il n’est plus possible que les agriculteurs soient rémunérés à un prix inférieur à ce que cela leur revient. »
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