Lait : la guerre du gras
Face à une conjoncture laitière complètement chamboulée depuis dix ans, les laiteries sont désormais en quête de gras - et le prix de la matière butyreuse fait à nouveau débat au sein d’une filière déjà bien en peine de s’entendre sur ses coûts de production. Établies au début des années 2010, les grilles interprofessionnelles sont devenues obsolètes depuis que les cours du beurre et de la poudre se sont inversés. Même si le lait français devient de plus en plus gras, la ressource se raréfie tout de même dans l’Hexagone où le cheptel s’amenuise, et où la demande reste soutenue. Les producteurs appellent à rouvrir les discussions dans les interprofessions régionales, tandis que les laiteries privées renvoient le sujet aux négociations entre les industriels et les organisations de producteurs.
C’est un dossier qui traîne depuis plusieurs mois dans les instances laitières, et pourrait tendre une ambiance déjà électrique dans la filière autour de la rémunération. Dans un contexte de demande soutenue pour la matière grasse, les éleveurs laitiers français poussent pour rouvrir les grilles interprofessionnelles fixant la rémunération minimum des grammes additionnels de matière grasse et de matière protéique. Ces grilles établies par les Criel (interprofessions régionales) n’ont pas été revues depuis le milieu des années 2010. La situation pose deux difficultés.
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