Le projet de loi Egalim sous les feux croisés de l’opposition
Avant un long tunnel de 2 300 amendements qui seront examinés jusqu’au 30 mai à l’Assemblée nationale, la discussion générale du projet de loi issu des États généraux de l’alimentation, le 22 mai, a été l’occasion pour les députés de l’opposition de livrer leur première critique générale de la politique agricole du gouvernement. Ce sont les spécialistes de l’agriculture, Antoine Herth (UDI), André Chassaigne (PCF), Dominique Potier (PS) ou encore Marc Le Fur (LR) qui se sont livrés à cet exercice. De tous bancs, ils dénoncent le manque d’ambition et de « vision forte » ou « tranchée ». Les députés UDI et LR dénoncent un programme créant « de nouvelles charges », trop tourné vers le « marché intérieur » et les « marchés de niche », mais pas assez vers « les grands marchés » ; une politique qui ne s’attaquerait pas assez à la concentration de la distribution française. À gauche, on regrette notamment une lecture trop prudente du droit de la concurrence ou de la « liberté contractuelle ». Le PS insiste sur le manque d’objectifs contraignants pour réaliser la montée en gamme. Le PCF plaide pour que le gouvernement aille plus loin dans l’encadrement des revenus agricoles.
L’organisation, de septembre à janvier, des États généraux de l’alimentation avait permis au gouvernement de mettre en suspens durant de nombreux mois les attaques de l’opposition sur son programme agricole, car celui-ci restait alors ouvert – flou, disaient certains – suspendu qu’il était aux conclusions de cette grande consultation.
Mots-clés