L’ombre grandissante des restaurants dans les champs
Si l’on en croit la tendance des pays latins à suivre les modes de consommation anglo-saxons, ce ne sont pas cinq ou six repas que les Français prendront à l’extérieur de chez eux (ou se feront livrer) d’ici dix ans, mais au moins dix. Soit la plupart de leurs repas. Simple hypothèse, mais elle fait consensus parmi les acteurs et investisseurs de la restauration hors domicile (RHD). La restauration commerciale – par opposition à la restauration collective – joue un rôle majeur dans cette évolution. La ferme France doit-elle s’en inquiéter ? Jusqu’à présent, ce marché a été synonyme de produits standards, de bas prix et d’importations, en particulier en viande. L’expansion de ce modèle apparaît donc comme une menace de destruction de valeur pour la ferme France. Toutefois, certaines filières pourraient s’en sortir mieux que d’autres grâce aux volumes, car très consommés dans les restaurants (viandes, œufs, pommes de terre). Enfin, l’offre de restauration est en perpétuelle évolution. La tendance serait plutôt à la montée en gamme, et l’origine France prisée de certains modèles de restauration.
C’est le pari des experts. La consommation hors domicile devrait doubler dans les dix ans et représenter la moitié de nos repas de la semaine. Ce serait un pan gigantesque des débouchés historiques de la Ferme France qui serait renouvelé et sortirait de facto de l’encadrement mis en place par les lois Egalim successives.