Phytos : course aux alternatives dans les vergers

Aux avant-postes des restrictions en matière de pesticides, et des pressions de ravageurs, la filière arboricole conventionnelle se trouve à un tournant, voyant se multiplier les impasses. Les cerises ont leur drosophile à ailes tachetées, la noisette son balanin, d’autres fruits affrontent les punaises, lépidoptères et chenilles foreuses, avec toujours moins de molécules. Les demandes de dérogations augmentent, mais n’y suffisent souvent plus, alors les arboriculteurs se sont lancés depuis quelques années dans une véritable course à l’innovation. Les plus rapides à déployer, car elles ne nécessitent pas d’autorisation sanitaire, sont les solutions physiques comme les filets anti-insectes très utilisées en cerises. Mais elles ne s’adaptent pas à tous les milieux, toutes les cultures, ou ravageurs. Des stratégies plus élaborées sont testées, comme la confusion sexuelle ou le recours à des parasitoïdes. Mais elles prennent souvent plusieurs années de développement, sans garantie de succès.
Composée d’une multitude de petites filières, souvent boudées par les fabricants de pesticides, l’arboriculture conventionnelle est aux avant-postes de l’histoire en matière de restrictions phytosanitaires. Face à une pression croissante des ravageurs, la filière française se heurte à un défi de taille : protéger ses vergers face à des « impasses phytosanitaires » croissantes, tout en restant compétitive.