Phytos : une indépendance du conseil qui laisse à désirer
L’indépendance du conseil en phytos, instaurée dans le cadre de la loi Egalim, est en vigueur depuis le 1er janvier. Son objectif : faire baisser l’utilisation de produits. En empêchant la coexistence avec la vente chez un même opérateur, l’État veut prévenir le risque de conflit d’intérêts. Agra Presse a recueilli des témoignages sur l’application de cette réforme. Notre enquête montre un "retard à l’allumage" chez les technico-commerciaux des coopératives et négoces. S’il y a séparation vente/conseil, massivement au profit de la distribution, elle n’est pas complètement étanche. Or, les contrôles par l’administration sont lancés. Et en cas de manquements, les sanctions peuvent être lourdes. L’année 2021 est vécue comme une transition. Y compris chez les agriculteurs, qui ne semblent pas avoir vraiment coupé les ponts avec leur prescripteur habituel. La montée en puissance du conseil indépendant ne semble pas pour tout de suite.
« Dès le début du quinquennat, nous séparerons les activités de conseil aux agriculteurs et de vente des pesticides qui peuvent susciter des conflits d’intérêts. » Emmanuel Macron avait fait cette promesse lors de la campagne présidentielle de 2017. La loi Egalim en est la concrétisation. Depuis le 1er janvier, elle interdit d’exercer à la fois les activités de vente et de conseil. Les coopératives et négoces ont dû trancher entre les deux et c’est la distribution qui, pour la plupart, l’emporte.