Prairies permanentes : l’alternative biogaz
Il n’y a pas que les vaches ou les moutons qui savent brouter – les méthaniseurs aussi. En Dordogne, en Haute-Vienne ou dans les Vosges, des éleveurs de bovins viande maintiennent leurs surfaces de prairies permanentes grâce à des unités de biogaz intégrant environ 30 % d’herbe. Face à un atelier d’élevage bovin qui peine à être rentable, et des surfaces de pâturage qui se libèrent par décapitalisation, le biogaz ouvre une piste de diversification et de consolidation aux éleveurs des zones intermédiaires. Grâce à une réglementation très souple vis-à-vis des prairies permanentes, le phénomène – très marginal aujourd’hui – pourrait s’étendre à mesure que l’élevage recule de certaines régions et que le réseau de gaz s’installe dans les coins les plus isolés. Un développement potentiellement accéléré par les récentes avancées du biogaz liquéfié. L’enjeu est important pour la bio, qui pourrait ainsi préserver son approvisionnement en azote organique.
« Comment on fait pour garder des prairies sans herbivores ? » C’est la question que Marc Fesneau pose publiquement depuis plusieurs semaines, pour justifier l’assouplissement des règles de retournement des prairies permanentes, récemment accordé par Bruxelles. Le ministre de l’Agriculture aurait-il oublié que l’herbe est méthanogène ? Il ne serait pas le seul. Cette propriété est méconnue jusqu’au plus haut niveau des organisations agricoles.