Réutilisation des eaux usées : quel potentiel pour la Ferme France
Pour faire face aux périodes de sécheresse récurrentes et limiter les prélèvements d’eau, la France a décidé d’encourager le développement de la réutilisation des eaux usées traitées (Réut), notamment pour l’irrigation des cultures. Le 30 mars, le président de la République a annoncé un objectif de 10 % de réutilisation d’ici à 2030, contre moins de 1 % actuellement – le reste des eaux usées étant restitué au milieu naturel. Si l’agroalimentaire s’y intéresse beaucoup, les usages actuels sont le plus souvent agricoles, pour 60 % des volumes. Ils se sont historiquement développés sur le littoral, où les eaux traitées sont rejetées à la mer, et dans des milieux très spécifiques. Au niveau national, le potentiel est significatif mais limité, d’abord par les volumes disponibles qui se trouvent à proximité des grandes villes, ce qui en limite l’usage agricole, mais aussi par les usages concurrents, comme le maintien de débits. Et in fine les coûts resteront une forte barrière, que le syndicalisme agricole souhaiterait toutefois abaisser.
La réutilisation des eaux usées, aussi appelée Réut' par les professionnels. C’est un sujet qui revient de plus en plus souvent sur le devant de la scène agricole. En 2015, la FNSEA avait déjà noué un partenariat avec Véolia sur la question - et depuis, le syndicat majoritaire la promeut souvent dans le contexte de sécheresses récurrentes. De même que les chambres d’agriculture, qui l'ont mis en avant lors du Varenne de l’eau en 2021.