Trop-plein de vin dans le sud de la France
Dans le secteur du vin, la France semble actuellement coupée en deux. Des vignobles, comme en Champagne, Bourgogne, profitent d’une belle récolte, de ventes dynamiques, tirées par l’export. Plus au sud, le temps est à l’orage. Hôte du salon Vinitech-Sifel du 29 novembre au 1er décembre, Bordeaux va mal, plombé par son repli en Chine, la crise Covid, l’inflation. La déconsommation des vins rouges pousse la filière à réclamer des aides à l’arrachage. Une crise qui paraît s’étendre à d’autres bassins de production. En vallée du Rhône, les appellations connaissent des difficultés. Au point que le syndicat des vignerons réclame des aides à la distillation, à l’arrachage pour notamment replanter en blancs, lesquels profitent d’une meilleure dynamique. Mêmes turbulences dans le Languedoc-Roussillon, où une part des vins doit s’adapter à la demande, jugent les Vignerons coopérateurs.
Avant d'être une affaire de géographie, la crise conjoncturelle que traverse actuellement le secteur viticole s'inscrit dans une histoire de couleurs, un peu plus ancienne. « Depuis des années, les vins rouges subissent une déconsommation, qui s’est accélérée », constate Jérôme Bauer, président de la Cnaoc (confédération des AOC viticoles). Leur chute est spectaculaire : -32 % en dix ans, d’après une étude Kantar publiée le 17 novembre par RTL.