Eau et dérive climatique : le casse-tête breton
En Bretagne, le cliché veut qu’il pleuve constamment. Mais le changement climatique, dont la sécheresse de l’été 2022 a donné un avant-goût, pourrait mettre un terme à ce vieil adage. L’adaptation promet d’y être d’autant plus complexe que la Bretagne n’est pas couverte de grandes nappes phréatiques, et s’attend par ailleurs à accueillir de plus en plus de touristes l’été. Avec l’addition de l’abreuvement des cheptels, premier poste de consommation d’eau agricole en Bretagne, ou encore l’irrigation des légumes, des conflits d’usage sont à craindre. À l’instar du reste de la France, les solutions à y mettre en place font débat. Alors que la chambre régionale d’agriculture a organisé son premier forum de l’irrigation en septembre 2022, l’association Eaux et rivière prône une meilleure connaissance des prélèvements d’eau par la filière élevage. Quant à l’agence de l’eau Loire-Bretagne, elle plaide pour une meilleure retenue de l’eau dans les sols. Selon le Ceser, l’avenir de l’eau bretonne passera quoi qu’il en soit par une « modification des orientations agricoles ».
Lorsque l’on parle d’eau, la Bretagne est à bien des égards un cas à part. Notamment parce qu’elle présente une géologie singulière. « Nous avons essentiellement des roches anciennes, du granit ou du schiste, qui retiennent moins d’eau que les roches sédimentaires, explique Flora Lucassou, ingénieure hydrogéologue et environnement au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Par ailleurs, la région n’est pas couverte de grandes nappes phréatiques, mais de petits aquifères qui contiennent des quantités d’eau plus limitées. »