Syndicalisme : les stratégies des centrales
À l’occasion de son congrès du 21 au 23 septembre à Niort, la FNSEA a présenté sa « raison d’être », fruit d’un travail sur sa stratégie syndicale initié il y a deux ans, qui la conduit notamment à vouloir « élargir la base » des agriculteurs qu’elle cible. Comme la FNSEA, les deux autres « vieilles » centrales syndicales ont récemment révisé leur stratégie. Les JA ont travaillé sur leur « identité » de 2018 à 2020, pour mettre notamment l’accent sur la formation et la communication vers l’extérieur du monde agricole. Au congrès de Niort, ils se sont aussi clairement revendiqués comme un tremplin vers la FNSEA. Le Modef avait, lui, opéré un changement de stratégie il y a une dizaine d’années, en se tournant davantage vers le conseil et les services apportés aux agriculteurs, adhérents ou non. Plus jeunes, la Confédération paysanne et la Coordination rurale assurent peu souffrir de la désaffection des agriculteurs pour le syndicalisme – ce qui ne les empêche pas d’évoluer. Depuis 1995, chacun des cinq syndicats a vu reculer le nombre de ses électeurs au scrutin des chambres d’agriculture.
Avec 46,4 % de participation aux dernières élections des chambres d’agriculture de 2019 (contre 57 % en 1995), le syndicalisme agricole s’en sort certes mieux que d’autres organisations sectorielles, mais il est en recul. Pour le sociologue Roger Le Guen, les centrales souffrent d’une image écornée. La faute, selon lui, à une augmentation du niveau d’éducation des agriculteurs, ou à l’envergure des problèmes à traiter (biodiversité, changement climatique, bien-être animal).