Emploi saisonnier : le marché se tend (mais ne rompt pas)
Malgré quelques alertes médiatiques qui auraient pu laisser penser le contraire, 2023 n’a pas été une année de rupture sur le marché de l’emploi saisonnier. Principal employeur en contrats courts de la ferme France, la filière fruit décrit une situation globalement comparable à celle de l’an passé. En revanche, la situation se tend en légumes. Année après année, l’activité d’embauche mute et se complique pour le secteur agricole : demande croissante en maraîchage en raison des interdictions de pesticides, compétition accrue d’autres métiers comme le BTP, ou d’autres pays comme l’Allemagne, dont le Smic dépasse désormais celui de la France… À cela s’ajoutent des difficultés d’hébergement et de mobilité en zones rurales. Pour y faire face, certains opérateurs investissent, comme la Sica-Saint-Pol, qui se lance dans l’acquisition d’immobilier d’hébergement (bungalow, hôtel). La piste de la robotisation est, quant à elle, plus lointaine.
Fin mai, Denis Digel, maraîcher à Sélestat (Bas-Rhin) témoignait dans les colonnes du Figaro des difficultés à recruter du personnel saisonnier pour son exploitation. « On n’a pas assez de main-d’œuvre disponible. On va être obligés de laisser des cultures de printemps aux champs », se désolait-il. À la suite du quotidien national, d’autres articles de presse se sont fait l’écho des problèmes de recrutement de main-d’œuvre saisonnière en fruits et légumes, qui semblaient dessiner un point de rupture.