Séparation vente et conseil en phyto, le gouvernement ira jusqu’au bout
La feuille de route et le projet de loi issus des États généraux de l’alimentation sont très clairs : le gouvernement veut une séparation capitalistique entre la vente et le conseil de produits phytosanitaires. Ce n’est pas la première fois que les pouvoirs publics ont l’intention de séparer la vente et le conseil. Mais l’idée a toujours fini par être abandonnée, du fait de la complexité de la mise en œuvre. Il est vrai qu’en France, les deux activités de vente et de conseil de produits phytosanitaires sont étroitement imbriquées. Au point que les agriculteurs n’ont aucune idée du coût réel du conseil en agronomie, alors que cela leur paraît naturel de payer un conseil en comptabilité et gestion. Mais cette fois-ci, le gouvernement semble déterminé à aller jusqu’au bout, quelles que soient les conséquences économiques et sociales pour les coopératives et les entreprises de négoce. « C’est leur problème », répond le ministère de l’Agriculture. Outre une clarification évidente des fonctions de chacun, la séparation de la vente et du conseil peut aussi avoir la vertu de faire prendre conscience de la valeur du conseil en agronomie. Mais cela peut aussi se traduire par une charge supplémentaire pour les agriculteurs, à moins que le prix des produits phyto diminue d’autant…
C’est une vieille idée dans le monde des phytos qui va se concrétiser. La séparation entre la vente et le conseil entrera en vigueur. Elle est inscrite dans la feuille de route du gouvernement. Et pas question d’y aller de main morte. La dernière version du projet de loi, dont Agra Presse s’est procuré une copie, prévoit à son article 8 « une séparation capitalistique des structures exerçant ces activités » de conseil et de vente de produits phytos.
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