Face au climat, une future carte des fruits encore floue
Sécheresses plus intenses, hivers et printemps plus doux, gels moins fréquents mais plus dangereux… Le changement climatique va perturber fortement l’équation physiologique de l’arboriculture. La sécheresse en Espagne est venue le rappeler au printemps, qui a divisé par deux la récolte d’olives. Au point de déplacer des bassins de production, d’affaiblir les grandes zones fruitières du sud de l’Europe ? Agra Presse a interrogé chercheurs et professionnels. Encore imprécise, la modélisation climatique dessine bien une remontée des zones favorables vers le nord et en altitude, dans la limite de la contrainte gel. Mais la future répartition des zones de production demeure très incertaine, car elle intègre d’autres facteurs importants : sélection variétale, accès à l’eau, coûts de la main-d’œuvre, comportements des filières. En France, les professionnels se projettent encore peu, misant sur l’adaptation variétale.
La question est dans tous les esprits après la sécheresse historique de ce printemps. Avec le changement climatique, les cartes de la production européenne vont-elles être redistribuées ? L’Espagne, premier producteur de fruits et légumes en Europe, peut-elle s’affaisser, voire chuter ? Les bassins de production vont-ils bouger ? La France peut-elle regagner des parts de marché ?