Relations commerciales : la tentation Egalim 3
C'est reparti. Au 1er novembre, industriels et distributeurs vont entamer leurs négociations annuelles 2023. Alors que certaines entreprises ont passé leur année à renégocier leurs contrats 2022 pour s'adapter à la nouvelle donnée inflationniste, une proposition resurgit dans les débats: changer de calendrier, en supprimant par exemple la négociation annuelle. Le ministre de l'Agriculture ne serait pas « fermé » à la discussion, mais souhaite faire vivre Egalim 2, avant de plancher sur une éventuelle loi Egalim 3. Sur le terrain, notre enquête montre que les industriels sont surtout demandeurs de négociations annuelles plus courtes – à l'inverse de la distribution –, et de clauses de renégociations plus efficaces. Ce dernier point sera d'ailleurs le gros enjeu de ces négociations 2023: mieux construire les clauses de renégociations sur les matières premières industrielles dans les conditions générales de vente (CGV) pour rouvrir les contrats en cas de forte variation. Les industriels avaient péché sur ce point l'an passé alors qu'ils disposaient d'outils pour le faire. Certains opérateurs voudraient aussi que le gouvernement « sanctuarise » ces coûts industriels. Tentante, cette mesure serait à double tranchant en cas de retournement de conjoncture.
Le 1er novembre sonnera le top départ des négociations commerciales 2023 : les fournisseurs auront un mois pour envoyer leurs conditions générales de vente (CGV) à leurs clients de la grande distribution. Fait rare : les renégociations des tarifs de 2022 continuent de se poursuivre en parallèle, avec l’espoir pour les industriels de passer des hausses d’ici décembre, sans attendre le clap de fin des négociations annuelles.